Jean-Marie Bockel : "prévenir la délinquance des mineurs, un enjeu de société"

Intervenant lors du colloque dédié à la prévention de la délinquance, organisé par l'Ordre des avocats du barreau du Val-d'Oise, Jean-Marie Bockel a souligné l'importance majeure de la prévention dans la délinquance des mineurs.

"Prévenir la délinquance des mineurs est un enjeu pour notre société et l'avenir de ses plus jeunes concitoyens. C'est par l'engagement de tous que nous parviendrons à relever ce défi", a déclaré Jean-Marie Bockel lors de ce colloque.

Si la délinquance des mineurs est un phénomène complexe à cerner, elle connaît aujourd'hui des évolutions dans ses formes avec notamment, comme l'a précisé le secrétaire d'Etat, "le phénomène des bandes, la délinquance des filles, et la précocité et la gravité des actes commis." C'est tout le sens de la réforme de l'ordonnance de 1945 avec la refonte de l'outil juridique aujourd'hui inadapté à l'évolution de la délinquance juvénile. Un texte qui va "allier de manière cohérente et complémentaire l'éducatif et le répressif et qui permet, à un âge où tout est encore possible, d'agir sur les causes profondes de la délinquance tout en luttant avec fermeté contre ses effets", a déclaré Jean-Marie Bockel. Le secrétaire d'Etat a mis en avant la volonté des pouvoirs publics pour une véritable politique de prévention : "ma démarche s'inscrit […] dans la mise en œuvre d'une politique autonome de prévention de la délinquance, complémentaire des actions de répression et réellement interministérielle."

Mieux connaître, mieux coordonner, mieux agir

Face à la "progression de 17,32 % entre 2007 et 2009" du nombre de mineurs mis en cause, "nous avons des gisements d'initiatives qui ont fait leurs preuves et qu'il nous appartient de valoriser, de conforter puis de généraliser. [...] Certaines bonnes pratiques pourraient être facilement généralisables", a fait valoir Jean-Marie Bockel.

Pour pallier l'éparpillement des sources et des initiatives locales, il convient pour le secrétaire d'Etat de "créer un outil d'évaluation du phénomène et des actions conduites" qui permettrait de "définir un socle commun, matrice des politiques et des actions de prévention."

Une prévention multiforme

Faisant référence à la mission confiée à Jean-Marie Ruetsch en novembre dernier, pour permettre l'impulsion d'un nouveau projet de prévention, Jean-Marie Bockel a insisté sur la nécessité de mettre en place un parcours de prévention adapté aux conditions de vie du mineur et donc de combiner plusieurs formes de prévention :

• "la prévention situationnelle" avec l'importance accordée aux conditions matérielles optimales. La responsabilité parentale est mise en avant avec la mise en place de mesures d'accompagnement éducatif : stages parentaux obligatoires, mesures d'aide éducative à domicile, développement du suivis des jeunes majeurs…
• "la prévention sociale et éducative" qui doit permettre à tout individu de se construire autour de valeurs collectives. L'école doit permettre la prévention grâce à l'apprentissage de la citoyenneté. L'accent doit être mis sur la prise en charge des mineurs en situation d'exclusion, notamment avec des dispositifs contre le décrochage et l'absentéisme scolaires ;
• "la prévention de la récidive" qui doit exclure toute rupture grâce à un suivi post-pénal ou médico-social.

Jean-Marie Bockel a conclu son intervention avec l'annonce, pour l'automne prochain, des Assises nationales de la prévention de la délinquance