« 62 ans, un choix raisonnable et incontournable »

François Fillon a lancé à l’Assemblée nationale, le débat sur la réforme des retraites

Le Premier ministre a demandé à la gauche de « s’élever au-dessus des postures et des caricatures »

Les députés ont lancé mardi après-midi le débat sur la réforme des retraites à l’occasion des questions posées au Gouvernement.

L’occasion pour François Fillon, à l’heure des manifestations, de souligner que « ceux qui ont choisi aujourd’hui de manifester doivent être respectés. Nous devons écouter leurs inquiétudes. Tout comme ceux qui n’ont pas manifesté doivent également être respectés ».

Pour le Premier ministre, rester dans le statu quo ne permettra pas de payer, demain, la retraite des Français. Estimant que la question des retraites « n’est ni de droite, ni de gauche mais démographique », François Fillon a rappelé que depuis 1950 on avait gagné 15 années de vie. « En proposant 62 ans, le Gouvernement a fait un choix raisonnable et incontournable pour assurer la retraite des Français », souligne-t-il.

A la gauche, à qui il demande de « s’élever au-dessus des postures et des caricatures », François Fillon s’interroge sur leur crédibilité de porter un projet, la gauche n’ayant jamais tenu, depuis 1993, un seul de ses engagements sur les retraites. « Tout se passe comme si une bonne réforme, pour vous, c’est la précédente. Celle que vous défendez c’est la précédente que vous aviez tant combattue ».

Le projet du PS il existe, relève Eric Woerth. « Il est fondé sur autre chose : les recettes fiscales, sur une trentaine de milliards supplémentaires d’impôts. Si nous surchargeons en impôts, c’est la compétitivité du pays qui s’enfuit. Ce n’est pas un cercle vertueux ».

Rappelant que « le fond de notre réforme est bien de sauvegarder le système par répartition », Eric Woerth a évoqué devant les députés les sujets ouverts comme les carrières longues, la pénibilité. Sur ce sujet, pour le ministre du Travail, « la vraie réponse n’est pas la réponse de la compensation, mais la prévention ».  D’où l’importance, à ses yeux, que le volet prévention de la loi soit développée, ce qui passera par une amélioration de la médecine du travail.

Par ailleurs, Gérard Collomb, maire PS de Lyon, a engagé Martine Aubry à "sortir du flou artistique" sur l'âge de départ à la retraite à 60 ans, estimant même "qu'à force d'esquiver les problèmes, les politiques se décrédibilisent".